Histoires

J’ai découvert ces jours derniers, en lisant une Bande Dessinée, un petit bout de l’histoire des achats groupés alimentaires, j’ai creusé un peu ce sujet, et je voulais vous en faire part.

La BD s’appelle « Des graines sous la neige» et raconte l’histoire de Nathalie Lemel, une femme née à Brest en 1826, qui participera activement à la Commune de Paris en 1871.

Document numérisé2

 

Dans les années 1860, à Paris, Nathalie prend connaissance de l’existence des « sociétés coopératives de consommation ».

 

Ces coopératives sont les ancêtres des « achat groupés » actuels.

 

[1]C’est en Angleterre, dans la banlieue de Manchester, qu’est crée la pionnière en 1844 : « Les pionniers de Rochdale ». Cette coopérative sera prise pour exemple dans le pays, et le modèle va s’exporter dans le reste du monde.

 

En France, c’est à coté d’ici, à Grenoble, qu’une des premières coopératives de consommation importante voit le jour avec beaucoup de succès: « La ménagère », après 1850. Puis elles se développent partout.

 

Elles sont vues comme un moyen d’avoir accès à des aliments de qualité en maîtrisant les prix, et donc de lutter contre la pauvreté et l’explosion des inégalités qui fait suite à la révolution industrielle ; « les coopératives sont filles de la pauvreté ».

 

Ce mouvement va s’amplifier considérablement jusqu’au début du 20e siècle : Au 1er janvier 1907, il existait en France, d’après la statistique du ministère du Travail, 2166 sociétés coopératives de consommation, comprenant 641 549 membres [2]

 

Puis nous assistons peu à peu à un déclin, pour différentes raisons [2] jusqu’à dernièrement, où il ne restait que quelques groupements de consommateurs, et quelques coopératives.

 

Mais depuis quelques années (notons le travail de « La Louve » à Paris qui s’est inspiré de « Park Slope Food Coop » à New-York), il y a un véritable engouement dans tous les territoires pour ce genre d’entreprises. Que ce soit en milieu urbain ou rural, sous forme d’association de Scoop ou de Scic, de supermarché collaboratif ou de simple regroupement de consommateur, un véritable fourmillement d’initiatives se déroule sous nos yeux. Notre association « consommer autrement en Maurienne » s’inscrit dans ce renouveau.

 

Il y a même des épiceries coopératives qui ont associé un restaurant/cantine à leur magasin, comme court-circuit dans la drôme. C’est aussi ce qu’avait fait Nathalie Lemel avec d’autres quand elle créa « La Marmite » en 1868 une cantine parisienne autogérée qui se fournissait en aliments auprès des sociétés coopératives de consommation.

Document numérisé

 

J’ai tout de suite pensé à notre association quand je suis tombé sur ce passage, nous n’avons pas inventé grand chose, mais nous faisons partie d’une longue histoire que nous allons continuer d’écrire!

 

 

Sources :

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de:

La BD « Des graines sous la neige » de Laetitia Rouxel et Roland Michon

[1] la très complète page « histoire » du supermarché coopératif de Montpellier, La Cagette : https://lacagette-coop.fr/page/historique

[2] L’article de Joseph Cernesson « Les sociétés coopératives de consommation » paru dans « La revue des deux mondes » tome 47 de 1908: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Soci%C3%A9t%C3%A9s_coop%C3%A9ratives_de_consommation

 

 

 

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